miércoles, 22 de octubre de 2014

Mexique : les 43 étudiants disparus seraient morts

Mexique : les 43 étudiants disparus seraient morts

Les jeunes disparus il y a trois semaines dans l’Etat du Guerrero auraient été exécutés et brûlés vifs, selon le père Alejandro Solalinde. Figure emblématique de la lutte pour les droits des migrants, il dit avoir recueilli des témoignages fiables.

"Les 43 étudiants sont morts", a affirmé le prêtre Alejandro Solalinde. Il a ainsi balayé d’un revers de la main la stratégie de communication du gouvernement. Depuis que le drame est devenu une affaire nationale et internationale, les autorités martèlent le même message : "Ils ont disparu". Ces dernières ont même proposé une récompense, fort alléchante, à tous ceux qui fourniraient des pistes crédibles.
 De leur côté, les familles des victimes et leurs camarades veulent y croire. "Tant qu’on n’aura pas trouvé les corps, nous continuerons à penser qu’ils sont vivants", ont-ils répété. Les informations que semble détenir le prêtre Solalinde risquent d’ébranler les habitants d'Ayotzinapa, déjà fortement éprouvés.
Le père Alejandro Solalinde.
Le père Alejandro Solalinde. AFP.

Brûlés vifs

 "Les étudiants ont été tués et brûlés vifs. Parmi les corps sans vie des étudiants, se trouvaient des jeunes toujours en vie qui étaient uniquement blessés. J’aimerais qu’on démontre que je me trompe. Malheureusement ce ne sera pas le cas. Je me suis entretenu à plusieurs reprises avec des témoins qui ont assisté à la scène et qui ont réussi à s’enfuir», a-t-il déclaré à la presse mexicaine.
 Et d’ajouter : "Je connais bien ces personnes, je leur fais confiance ". Il affirme savoir où se trouvent les fosses où seraient les restes des étudiants. Un des témoins aurait indiqué leur localisation sur une carte. Pour lui, les seuls et uniques coupables sont des officiers de la police municipale. Ce qui contredit la version officielle : les membres d’un cartel local, Guerriers Unis, seraient les auteurs du crime. Mais dans l’Etat de Guerrero, la police, les autorités locales et les narcotrafiquants ne font qu’un.
Ce gouvernement ne pense qu'à l'image qu'il renvoie
Ce lundi, le chantre de la défense des migrants s’est rendu dans les bureaux du procureur général fédéral pour faire une déposition. Mais il en a été empêché, raconte La Jornada. Bible sous le bras, Solalinde a annoncé qu’il fera une nouvelle tentative ce jeudi.
Pour se rattraper, le bureau du procureur général a affirmé dans un communiqué qu'l n’avait pas voulu attendre le procureur, absent, et qu’il serait bien évidemment entendu "au vu des informations dont il dit disposer". " Au lieu de trouver une solution ou faire justice, ce gouvernement ne pense qu'à l’image qu’il renvoie", a assené ce prêtre connu pour son franc-parler.
Après m'être entretenu avec les agents du procureur général fédéral ce jeudi, je me rendrai à Ayotzinapa, le lieu des faits, pour rencontrer les proches des victimes et les victimes
La semaine dernière, les médecins légistes avaient déclaré que les corps retrouvés dans des charniers n’étaient pas ceux des étudiants. Hier, les familles ont fait plusieurs heures de bus depuis Ayotzinapa pour se rendre à Acapulco, afin de faire un point sur l’enquête. C’est là où le ministre de l’Intérieur, Miguel Angel Osorio Chong, a avoué qu’il y avait eu des irrégularités dans l’exhumation de ces corps, il y a trois semaines. Ce qui a, une fois de plus, alimenté la colère des familles.
Crédits photo/AFP
Florencia Valdés Andino @FlorenciaValdAn

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